En pleine mer, sur un voilier il est crucial de savoir diriger l’embarcation et d’identifier le sens et la force du vent. Petit tutoriel de rattrapage pour les marins en herbe.
Avancer face au vent en voilier : est-ce vraiment possible ?
En mer, un voilier peut avancer grâce à la force du vent dans ses voiles. Mais peut-on vraiment dire qu’il avance « face au vent » ? En réalité, cette assertion est trompeuse car il n’est pas possible de naviguer vent debout.
Si le vent souffle face au bateau, celui-ci ne pourra pas avancer si l’écart entre l’axe dans lequel le vent souffle et la position du voilier par rapport à cet axe est de moins de 45°. En revanche, il sera possible de remonter en biais et de naviguer en zigzag (louvoyer) pour atteindre un point situé en amont du vent.
Le déplacement d’un voilier contre un vent de face peut paraître contre-intuitif, mais il s’explique grâce à des règles élémentaires de physique.
Pour avancer, un voilier utilise les forces combinées du vent dans ses voiles (la poussée vélique) et de l’eau sur ses parties immergées, la quille et les safrans (la force de dérive).
Si un bateau possède des voiles mais pas de dériveurs, et que le vent est perpendiculaire à lui, alors l’embarcation ira du côté dans lequel le vent souffle. Heureusement, tous les bateaux sont dotés de dériveurs. La poussée latérale due au vent annule la force exercée par l’eau sous le bateau, sur les parties immergées. Il ne reste alors que la force qui propulse le bateau et celui-ci peut avancer.
Déterminer dans quelle direction souffle le vent
Pour un voilier, la force du vent est indispensable afin d’avancer. Le fait de déterminer la direction du vent est donc essentiel pour le skipper. Cela joue sur sa façon de naviguer et sur la direction prise par le bateau en fonction du vent.
Lorsque le vent souffle face au bateau en l’empêchant d’avancer, on parle de vent debout. Une allure, c’est l’angle pris par le bateau par rapport à la direction du vent. Il existe 5 allures principales :
- Le près (45 à 60°) : c’est l’allure qui se rapproche le plus du lit du vent . Le près peut être « serré » (proche du lit du vent) ou « bon plein » (s’en écarter). Cette allure n’est pas si rapide, d’autant qu’elle se combine généralement avec une mer de face.
- Le travers (90°) : le vent est perpendiculaire à l’axe du bateau. L’allure est optimale pour ce qui est de la vitesse et du confort du marin. Il s’agit des premières « allures portantes ». Des voiles d’avant de grande surface et de forme creuse (spinnaker, gennaker) peuvent être envoyées pour aller plus vite. Si le vent est suffisamment fort, le bateau peut même déjauger (sa coque sort en partie de l’eau) et filer plus rapidement.
- Le largue (100 à 120°) : ici le vent provient de 3/4 arrière. L’écoulement de l’air sur les voiles n’est plus laminaire mais un peu plus perturbé. Les vagues arrivent dans le même angle et peuvent provoquer un roulis désagréable qui rend le maintien du cap plus délicat pour le barreur.
Le vent arrière (120° et plus) : le vent provient de l’arrière du bateau et son écoulement sur les voiles est très perturbé. L’embarcation avance à la vitesse du vent, mais pas plus vite. Cette allure génère du roulis et il devient compliqué de maîtriser correctement la barre. Quand le vent souffle dans cette direction, prenez garde à l’empannage ! Celui-ci consiste à passer d’un bord à l’autre (les voiles changent de côté aussi) !
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